Rôles de la haie
Haie refuge pour la faune sauvage
Objectifs
Améliorer la capacité d’accueil de la haie en faune sauvage, notamment perdrix, faisans, lièvres et autres animaux.
La Haie, une alliée de la faune sauvage
- L’effet « corridor » : la haie est une zone d’abri. Les animaux y circulent facilement, étant moins exposés aux prédateurs qu’en plein champ. Plus la distance entre 2 haies augmente et moins les animaux circulent.
- Nourriture : la haie est une source variée de nourriture pour les animaux.
- Gîte et Habitat : la haie est à l’interface entre la forêt et la parcelle agricole, aussi offre-t’elle un habitat favorable à de nombreuses espèces d’animaux.
Quelle haie pour la faune sauvage ?
- Améliorer la ressource en nourriture de la haie :
– Offrir une alimentation énergétique aux oiseaux migrateurs à l’automne : les arbustes qui produisent des baies riches en sucres (prunes, prunelles, baies du sureau, mûres …) attirent les espèces migratrices à l’automne.
– Nourrir et abriter les animaux en hiver : les plantes à floraison tardive attirent les insectes à l’automne et leur permettent de trouver un refuge pour la période hivernale. Les baies qui durent l’hiver (poires, pommes, baies de lierre) sont favorables à de nombreuses espèces. - Améliorer la capacité d’accueil des haies :
– Diversifier les essences (6 minimum).
– Une haie pluristratifiée (composée de plusieurs étages de végétation : buissonnant, arbustif et arboré) offre un habitat varié.
– Le pied de la haie (= bande herbeuse attenante à la haie) augmente la zone de refuge.
– Il est préférable de planter sur 2 bandes car cela permet d’avoir une zone intercalaire herbeuse qui servira de refuge et de corridor pour les animaux.
Conseils d’entretien :
Attention à ne pas vouloir une haie « trop propre » :
- Laissez fleurir et grainer des herbacées au pied de la haie,
- Ne ramassez pas toutes les branches mortes ni les feuilles mortes : ce sont des lieux de vie intéressants pour la faune sauvage.
- Ne pas tailler tous les ans car de nombreuses essences fleurissent sur la pousse de l’année, donc si on la coupe, pas de fleurs, pas de fruits, pas de baies !
Haie du jardinier
Objectif
Créer une haie qui favorise l’accueil des auxiliaires de cultures dans les jardins.
De précieux auxiliaires :
Des animaux utiles vivent dans les haies !
Le pic épeiche, les mésanges et les sitelles peuvent réduire jusqu’à 95 % des larves hivernantes du vers des fruits, le carpocapse.
100 m de haie abritent 5 à 6 lézards qui contrôlent les populations d’insectes ravageurs des jardins sur une bande de 20 m entre la haie et le jardin.
La coccinelle, amie des jardiniers, hiberne au pied des haies si elle dispose d’un peu d’herbe sèche ou d’un abri sous écorce. Cela lui permettra d’être là dès le printemps pour contrôler les pucerons.
En pied de haie, laisser un tas de bois ou de fagots pour faire hiverner un hérisson, qui éloignera les limaces de votre jardin au printemps venu, ou pour offrir un gîte à l’hermine, ennemi des campagnols.
Quelle haie favorisera les cultures du jardinier ?
Tout d’abord implanter une haie brise-vent qui protégera le jardin contre le vent du Nord, vent froid préjudiciable aux cultures. La haie ralentira le vent froid et restituera de la chaleur la nuit, limitant les gelées.
Eviter les haies hautes implantées au Sud de votre jardin, car elles apporteraient trop d’ombre à celui-ci.
Zoom sur la lutte contre les rats taupiers :
En secteur de montagne, le campagnol terrestre ou « rat taupier », provoque des dégâts considérables les années où il pullule. La plantation de haies champêtres favorise l’arrivée des prédateurs du rat taupier (hermines, renards, rapaces).
Objectifs de la haie :
– Corridor : Les prédateurs du rat taupier circulent et prospectent l’espace en suivant les haies (une hermine ne s’éloigne jamais à plus de 300 mètres d’un abri (haie).
A noter :
– Ne pas planter en période de pullulation car les jeunes arbres peuvent être attaqués par les rats taupiers. Attendre la fin de la pullulation pour planter.
– Emonder les frênes pour obtenir des arbres à cavités qui abriteront des rapaces.
Essences favorisant les auxiliaires :
Noisetier, Erable champêtre, Fusain d’Europe, Tilleul, Merisier, Troène, Sureau Noir, Aubépine, Lierre, Chêne …
Haie Pare-neige de montagne
Lorsque la neige et le vent s’associent, ils créent des congères, qui vont bloquer une route, un chemin et perturber la vie au quotidien. Le Cantal est particulièrement concerné.
Objectif : Implanter de façon judicieuse une haie ou une bande boisée afin de protéger la zone concernée des congères.
Deux solutions sont envisageables :
- la BANDE BOISEE bloque la neige devant la haie (« au vent ») par rapport à la direction du vent,
- la HAIE BRISE-VENT provoque un dépôt de neige derrière la haie (« sous le vent »).
1. LA BANDE BOISEE :
La bande boisée fonctionne comme un obstacle imperméable au vent : le vent s’engouffre dans le massif d’arbres et s’élimine par les cimes. La congère se forme « au vent » du peuplement et sur les premiers mètres. Du côté « sous le vent », la protection s’étend sur 20 à 30 fois la hauteur du peuplement (H).
2. LA HAIE BRISE-VENT
Son fonctionnement est analogue à celui d’une barrière à neige poreuse. Le vent n’est plus éliminé par les cimes comme pour la bande boisée, mais seulement ralenti et la congère principale se forme du côté « sous le vent » entre la plantation et la chaussée, sur une longue distance.
La qualité de cette haie pare-neige dépend de sa porosité et de sa hauteur qui garantissent son efficacité. Une haie brise-vent efficace doit être poreuse entre 40 et 60 %. Sa hauteur détermine la hauteur de la congère qu’il est possible de piéger sous le vent.
Haie basse de clôture
Objectif :
Avoir une haie qui reste dense et opaque toute l’année afin de masquer un espace disgracieux : étendage, compost, … ou reproduire les haies basses traditionnelles de divers paysages de bocage.
Quelles essences pouvez-vous mélanger ? :
– Des essences à feuilles marcescentes (feuilles qui meurent à l’automne mais qui restent accrochées aux branches tout l’hiver), ce qui donne une belle touche de couleur marron ou dorée en hiver : charme, hêtre, voire chêne sessile.
– Des arbustes à feuilles persistantes : houx, buis.
– Des essences qui restent très denses lorsqu’elles sont taillées au carré annuellement : cornouiller sanguin, noisetier, érable champêtre.
Avantages :
Haie dense et impénétrable au regard toute l’année.
Des couleurs différentes et une haie qui change de couleurs au fil des saisons car mélange d’arbres persistants et d’arbres caduques.
Inconvénients :
Haie à tailler régulièrement, pour la conserver dense et bien garnie. Ce type de haie produit peu ou pas de fruits.
Haie brise-vent
Objectif :
La haie brise-vent est une association judicieuse d’arbres et d’arbustes feuillus, de tailles et d’essences différentes.
Son rôle est de filtrer le vent qui sera alors ralenti.
Son implantation, perpendiculaire aux vents dominants, permet de protéger les troupeaux, les cultures ou les bâtiments des intempéries.
Les plus :
Cette haie brise-vent est très rustique.
Elle supporte toutes les tailles ; on peut même la rabattre à 10 cm du sol si elle devient trop envahissante, elle repoussera dense et bien fournie.
Elle sera source de bois de chauffage, le bois plaquette et de bois d’œuvre sur le long terme.
Vigilance :
En altitude, sur les secteurs ventés, éviter de l’implanter en bord de route : cela risque de créer des congères sur la route.
Haie mellifère
Objectif:
Aujourd’hui, les prairies et cultures fournissent moins de pollen (flore peu diversifiée) ou en grande quantité ponctuellement (colza, tournesol).
Le reste de l’année, les abeilles doivent compléter leur nourriture dans les bois et les haies, d’où l’intérêt de planter des haies spécifiquement mellifères qui apporteront du pollen régulièrement aux abeilles.